Le SYDEME : gestion des déchets ruineuse et inefficace.

titrait le Républicain Lorrain dans son édition du 27.11.2024 suite à la publication du rapport de la Chambre Régionale des Comptes (exercices 2019 et suivants).

Les comptes sont toujours dans le rouge vif malgré les affirmations du président Roth. Qui va payer les millions ?

En 2005, le SYDEME, s’est engagé dans la valorisation des biodéchets par la méthanisation. Son concepteur, M. Stirnweiss, a alors opté pour le système multiflux considéré comme révolutionnaire et avant-gardiste, etc… pour le traitement des déchets. (On peut rajouter des qualificatifs…).

Ces affirmations fantaisistes ne reposaient sur aucune étude préalable ayant démontré le bien-fondé de l’efficacité du multiflux et son intérêt pour le traitement des déchets. Au contraire deux collectivités qui avaient choisi la méthanisation avaient rapidement arrêté ce procédé (Romainville et Amiens). Nous aurions pu en rester là.

Malheureusement, soutenu par des élus, dépourvus du moindre esprit critique, le système a été mis en place, à coup de millions, de campagnes publicitaires coûteuses et de camions et locaux luxueux.

Dès le début de la mise en place du projet de méthanisation et de multiflux, l’ADQV, faisait part de ses doutes sur l’intérêt et l’efficacité de ce système. Par la suite, toujours sans le moindre questionnement des élus sur la légalité des opérations, les équipes de direction qui se sont succédé, ont rajouté un certain nombre de Sociétés à Economie Mixte (SEM) et de sociétés par actions simplifiés (SAS), continuant à creuser la dette.

Dans le but d’alimenter le méthaniseur : création d’une » ferme énergétique en 2016 : Le projet largement entamé de la déforestation du Guensbach et la plantation de miscanthus ont été stoppées par l’ADQV et des associations de protection de l’environnement.

Le système de traitement des déchets s’est aussi très rapidement avéré être un fiasco complet, dû à des problèmes intrinsèques (tri de mauvaise qualité, mélange des plastiques avec les papiers forcément souillés, explosion des sacs, le contenants des bacs jaunes sont triés et recyclés dans les Vosges, taux de recyclage trop faible, une bonne partie revient pour être incinérée, bonjour la taxe carbone etc.) qui n’avaient pas été anticipés. Le système « révolutionnaire » vanté par M. Stirnweiss a rapidement montré son inefficacité technique, avec un rapport coût/service très défavorable. La promotion du recyclage et la valorisation des déchets n’ont jamais fonctionné ! Rien n’est plus faux que le slogan « nos déchets ont de la ressource » du moins pour les contribuables.

Au gouffre financier, lié au mauvais fonctionnement du système, se sont rajoutés des problèmes liés à une gestion empreinte de nombreuses suspicions d’irrégularités (fonctions utopiques pour l’ancien DGS, double salaire pour certains employés, prise illégale d’intérêts, recettes fictives pour équilibrer le budget, ignorance des règles des marchés publics, etc.). Malgré les différents avertissements de la Chambre Régionale des Comptes (CRC), et les signalements de l’ADQV et d’autres associations de défense des consommateurs, cette gestion problématique, a été poursuivie en toute impunité jusqu’en 2019.

En 2018, le tribunal administratif saisi par l’ADQV, annule le budget 2016. Le président Starck annonce dans le RL : « Il a fallu créer des recettes fictives pour équilibrer le budget pour rester dans la légalité ».

Pourtant M. Valentin Beck VP du Sydeme s’épanchait encore en 2018 dans le RL : « On devrait tous être fiers du Sydeme. Il n’y a rien de tordu, il n’y a pas de triche ».

LE CREPUSCULE DU SYDEME ………..

Une fois de plus, lors de la dernière réunion du comité syndical du SYDEME, Roland ROTH, président a dressé un tableau plus qu’élogieux de la situation financière et de sa stratégie.

Certes il a mis un terme à l’activité des nombreuses sociétés satellites qui ont œuvré au sein ou en marge du SYDEME, pratiques dénoncées par de rares élus, et principalement par l’ADQV.

M. Roth passe également sous silence l’emprunt de 13,5M€ qu’il a contracté pour « redresser les comptes » ! Il est regrettable qu’aucun élu n’ai eu le courage de dénoncer les pratiques illégales constatées, comme l’article 40 du code de procédure pénal les y obligeait.  

C’est bien beau de se contenter de clamer haut et fort « Il faut que la justice s’en mêle », comme le faisait Pierre Lang, encore fallait-il agir.

Un Collectif regroupant d’autres associations et collectifs de Moselle-Est a donné procuration à l’ADQV pour solliciter l’association ANTICOR pour dénoncer les infractions à la loi et autres prises illégales d’intérêts des dirigeants du Sydeme depuis plusieurs années. Une action en justice est actuellement en cours avec constitution de partie civile. Bien sûr ces dirigeants bénéficient de la présomption d’innocence.

Revenons à l’état réel des finances du SYDEME évoqué par la CRC (Chambre régionale des Comptes)

Concernant la dette : Montant de la dette annoncée par la CRC : 70 M€.  Selon Roland ROTH, ce serait 60 M€.

Un actif surestimé : En réalité, d’après le rapport de la CRC, le Sydeme a surestimé ses actifs (autrement dit ses avoirs) pour un montant se situant   entre 21 et 27M€…, d’où une dette réelle bien supérieure à celle annoncée par M. ROTH. De plus Methavos (méthanisation des déchets verts à Sarreguemines) est à l’arrêt depuis novembre 2022.

-Tri multiflux : La Chambre Régionale des Comptes préconise l’arrêt du tri multiflux : « Trop onéreux, inefficace », pratique dénoncée dès le départ par l’ADQV.

-Méthanisation : L’usine de MORSBACH (Méthavalor) a coûté des sommes colossales : en 2006 le budget initial de l’opération était de 16,30 M€ TTC pour une capacité de 45 000 Tonnes/an (hors acquisitions foncières). Le coût est finalement grimpé à 42 588 620,30 € TTC pour cette même capacité en 2009. M. Stirnweiss affirme dans le RL du 24.5.2008 : « L’usine de méthanisation constitue un investissement de 40 M€, ce qui représente 5 €/ habitant et /an sur 20 ans. Toute l’Europe a les yeux braqués sur ce système. Le sydeme a eu la bonne idée d’acheter le brevet de ce procédé. Nous ferons donc rentrer des sous au syndicat à chaque fois qu’une telle usine se construira dans le monde ».

Aujourd’hui elle est largement sous-utilisé et vétuste. (Déficit de 5,2M€en 2022) La encore, l’ADQV avait dénoncé cette gabegie. La CRC dans son rapport affirme que les équipements industriels vont nécessiter dans un avenir proche des investissements importants auxquels le syndicat ne pourra pas faire face compte tenu de son niveau d’endettement.

Coût de traitement des ordures : D’après la CRC : +50€ par personne / an par rapport à la moyenne nationale. Dans son élan d’autosatisfaction, M. ROTH précise que ça ne fait que 4€ / mois Quelle indécence ! En réalité, pour une famille de 4 personnes, le montant est de 200€ annuels, soit 2000€ de trop payé sur 10 ans ! Pour l’ensemble des habitants du Sydeme cela représente quand même 4X366 663=1 466 652 €. Sur 15 ans cela fait 22 millions d’euros. Tout le monde ne cumule pas plusieurs indemnités mensuelles !

M. Roth qui à travers ses éternels discours d’autocongratulation évoque son bilan positif depuis 2019 fait l’impasse sur les » irrégularités comptables » relevées par la CRC, comme la TVA indûment versée à l’Etat durant de nombreuses années. 

-Quid du montant des indemnités de départ de l’ancien DGS ? Il s’agit pourtant d’argent public !

M. ROTH, envisagez-vous de faire payer les dettes du SYDEME à nos petits enfants ? En effet certaines dettes sont programmées jusqu’en 2050.

Le rapport de la CRC est pertinent. Le couperet est tombé ! Il faut abandonner le multiflux .

Stop à ces dilapidations d’agent public !  Stop à ce racket que l’ADQV dénonce depuis plus d’une décennie ! M. ROTH, il est temps de regarder la réalité en face !

Arrêtez le massacre et changez de procédé ou partez !

Pour le comité de l’ADQV unanime,

 Le Président Rémy SEIWERT