Beaucoup de communes de France ont remplacé le ramassage des poubelles au porte-à-porte par des bacs collectifs.
La Communauté de communes du Pays de Bitche a opté pour le ramassage des poubelles au porte-à-porte. D’autres collectivités affiliés au Sydeme ont opté pour les bacs collectifs.
De plus en plus d’actions en justice sont lancées pour rétablir le précédent système.
C’est le cas à Périgueux (Dordogne), où une équipe de TF1 s’est rendue.
Des usagers mécontents
« C’est bloqué, le bac est plein ! », lance une habitante de Périgueux, poubelles en main, devant un point d’apport volontaire (PAV), un bac collectif pour déposer les déchets. « Dans ce cas, on les laisse devant ou on va les mettre dans un autre conteneur. C’est pas pratique et c’est pas propre », déplore la jeune femme en pointant du doigt la dizaine de sacs empilés sur le sol.
En 2019, le Syndicat mixte départemental des déchets de la Dordogne (SMD3) avait pourtant annoncé la fin du ramassage en porte-à-porte avec un honorable objectif : diminuer la quantité de déchets par l’installation de poubelles partagées et l’instauration d’une redevance incitative. Ainsi, depuis un an, tous les quartiers de Périgueux sont passés aux PAV.
Mais un an plus tard, les habitants sont loin de saluer le système de collecte. « Moi, j’habite à 200 mètres, je suis obligée de prendre ma voiture pour venir déposer mes poubelles parce que j’ai un enfant, et les poubelles de couches, c’est assez lourd », réagit une habitante de Périgueux dans le reportage en tête de cet article. « Ce n’est pas terrible, non, et en plus ça sent mauvais pour ceux qui habitent à côté », ajoute une autre.
Une situation également compliquée pour les Périgourdins qui habitent à la campagne. Michel Desmoulins vit à Montrem. Les éboueurs ne passant plus chez lui, il doit parcourir chaque semaine un kilomètre pour jeter ses poubelles. « J’y vais avec mes cannes, je les mets dans mon coffre de voiture et j’arrive à les sortir », détaille l’homme de 86 ans. S’il préférait le précédent système ? « Bien sûr, on les mettait devant la porte et ça y est ».
Des habitants portent plainte
Face à cette situation, près de 200 habitants ont saisi la justice. « Ces points d’apport volontaire se transforment très régulièrement, si ce n’est systématiquement, en déchetterie à ciel ouvert », constate Maître Adrien Souet, l’avocat de ces plaignants. « On demande l’annulation des décisions qui ont mis en place ce système de collecte et un rétablissement de ce qui se faisait avant », précise l’avocat.
Les affaires similaires se multiplient en Dordogne, où 48 communes ont manifesté leur opposition au système en mars, mais aussi en Gironde, mais aussi en Haute-Garonne. La communauté de communes Cœur de Garonne a pu remettre en place dans certaines communes la collecte en porte-à-porte après que les PAV ont été jugées illégales par la justice. Certains estiment qu’il est néanmoins impossible de rétablir la collecte au porte-à-porte en raison des coûts trop élevés.
« C’est simple, si on n’avait pas fait ce changement, on ne pourrait plus continuer à assumer la collecte des déchets en Dordogne », assure ainsi Pascal Protano, président du syndicat mixte départemental de déchets du département, en pointant « le prix du gazole qui a augmenté, le prix des matériaux ». « Revenir en arrière, poursuit-il, c’est pratiquement impossible, ou alors il faudrait que les habitants paient une somme faramineuse ». Selon lui, les résultats sont là malgré les critiques : les quantités d’ordures ménagères par habitant auraient été divisées par deux.